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Vous l’avez sans doute remarqué au frémissement soudain qui agite depuis quelques jours les réseaux sociaux, les élections approchent…

En effet, le 25 mai prochain nous voteront pour élire nos représentants régionaux, provinciaux et européens. Hier, en France s’est déroulé le premier tour des élections municipales (choix du maire) qui a donné lieu à un profond désaveu de la politique menée par le président socialiste François Hollande.

Avec 46,54 % des suffrages en faveur de la coalition UMP-UDI, c’est la droite qui est la grande gagnante de ce premier tour. Cependant, deux autres enseignements interpellent les démocrates. D’une part, le taux d’abstention qui bat un record historique à 35,87 % et la percée des candidats frontistes avec un triomphe au premier tour de Steeve Briois à Henin-Beaumont, une ville de près de 25.000 habitants, si près de chez nous…

Pouvons-nous déjà tirer des leçons de ce scrutin quant aux raisons de la montée inexorable depuis près de 20 ans des thèses de l’extrême droite et pouvons-nous trouver des similitudes en Belgique ?

Aux élections municipales en France, les électeurs devront compter avec des tripartites

Séisme ce matin à Matignon et au Palais de l’Elysée : le parti socialiste qui a la main sur la Présidence, l’Assemblée nationale, le Sénat et les municipalités se prend un camouflet terrible : 37,74 % des suffrages contre 46,54 % des suffrages accordés à la coalition UMP-UDI. Il est évident que ce résultat est un vote sanction de la politique menée par le président français François Hollande.

Il faut dire que les errements et affaires qui ont sapé les deux premières années du quinquennat de François Hollande n’ont pas manqué. Personne ne pourra oublier l’affaire Cahuzac ainsi que le récent scandale des écoutes téléphoniques de Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozi, sans parler des imbroglios incroyables qui existent dans la majorité présidentielle entre le PS et les verts sur certaines promesses de campagne du président qui ne seront  pas tenues (l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim pour n’en citer que deux).

Cependant, ce qui inquiète le citoyen français, mais également européen c’est la montée inexorable des candidats frontistes à tel point que pour le second tour des élections municipales de la semaine prochaine, l’électeur aura à faire à des très nombreuses tripartites puisque les candidats frontistes se qualifient pour le second tour.

Le pacte républicain, une erreur historique en France et en Europe

Voilà près de 20 ans que le Front national grappille des suffrages en France et voit son poids et son importance se renforcer d’élection en élection. Voilà près de 20 ans que les ténors des partis traditionnels n’entendent pas le message des urnes.

Les électeurs français en ont assez des solutions préconisées par les partis traditionnels et ils le font savoir de deux façons complémentaires : en s’abstenant de voter et en votant pour les extrêmes. Que l’on ne s’y trompe pas : ne pas voter est l’expression démocratique d’un choix très clair et ce choix est de dire aux hommes politiques : “Vous nous décevez ! Vous ne répondez pas à nos besoins”.

La classe politique française toute entière est responsable de ce résultat. Il faut dire que nous avons rarement vu un tel déferlement de médiocrités dans la vie politique de l’Héxagone. Nous ne comptons plus les scandales, les inepties et les coups bas que se portent les ténors du PS et de l’UMP. L’électeur français a raison de sentir désabusé face à une telle déferlante de pathétismes. Quand un ministre en charge du budget et de la répression de la fraude fiscale est poursuivi par la Justice pour ne pas avoir signalé l’existence de comptes bancaires en Suisse et en Irlande, et quand un président en exercice fait des galipettes en scooter, on doit accepter que l’électeur réagisse.

Voilà 20 ans que le PS et l’UMP forment un front républicain pour entraver le Front national. Il s’agit selon nous d’une erreur historique qui sera encore prolongée lors de ce second tour des élections municipales en France. Les partis traditionnels n’admettent pas que le Front national soit un parti républicain et que des électeurs puissent librement choisir d’embrasser le programme politique de ce parti. En diabolisant le Front national et en l’excluant de toute responsabilité politique, les partis traditionnels ne font qu’exacerber la rancœur des électeurs du FN. Comment en effet, admettre qu’un parti politique qui collecte près de 20% des suffrages aux présidentielles ne disposent que de deux représentants à l’Assemblée nationale (Marion Maréchal et Gilbert Collard) ?

La gauche française, dans la grande tradition des politiques de gauche, ne le comprend pas et affirme haut et fort, au soir de ce premier tour qu’elle formera le front républicain en exhortant ses électeurs à voter pour un candidat UMP ou UDI en cas de tripartite. C’est une erreur historique ! En effet, il n’y a pas lieu d’infantiliser les électeurs qui décident très bien seuls pour qui voter. Ensuite, c’est dénier aux électeurs du FN, la teneur et la responsabilité de leur choix. Oui, certains électeurs sont séduits par les thèses démagogiques et dangereuses du FN et les partis traditionnels feraient bien mieux d’améliorer leur gouvernance et leurs résultats sur le terrain plutôt que de former un barrage républicain anti-démocratique.

Par contre, l’UMP à travers son ancien président a marqué un virage à droite en rompant le pacte républicain et en instituant la politique du “ni-ni”. Ni socialiste ni frontiste. En ce faisant, la droite française accepte le choix de l’électeur et prend le risque de laisser le pouvoir aux candidats frontistes, c’est qui est la moindre des marques de respect en démocratie.

En Belgique, le PS n’est guère plus visionnaire que le PS français

En Belgique, nous ne pouvons pas parler de front républicain mais bien de coalition particratique. Nos partis traditionnels s’entendent pour former ce qu’ils appelent (non sans un dédain concupiscent), le “cordon sanitaire“, rien de moins, excusez du peu !

Hier au congrès du PS à Ixelles…Monsieur Elio di Rupo affirmait déjà que le PS ne gouvernerait jamais avec la N-VA, c’est-à-dire avec un parti séparatiste. Ce faisant le PS belge fait exactement la même erreur que son cousin d’Outre-Quiévrain.

Comment ne pas comprendre que cette déclaration irresponsable d’un premier ministre ne fera qu’exacerber les sympathisants de la N-VA ?

Que Monsieur di Rupo le veuille ou non, il sera un jour obligé de gouverner avec la N-VA qui tant qu’elle n’accedera pas aux responsabilités se renforcera inexorablement jusqu’au point où elle prendra le pouvoir.

Mais comment peut-on concevoir la démocratie dans un pays qui compte 60 % d’électeurs flamands dont 40 % votent N-VA et qui se voit dirigé par un premier ministre PS qui les relaie au rang de parias de la démocratie ?

Selon nous, la définition de la démocratie est d’appeler aux responsabilités les partis qui ont été plébiscités par les suffrages pour que les électeurs puissent d’abord avoir la satisfaction de voir leurs choix respectés (c’est la moindre des choses si on veut lutter contre l’abstention)  et ensuite mesurer la qualité de la politique qui est mise en place par le parti plébiscité.

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