Chaque jour dans l’actualité, dans les médias, nous entendons parler de la crise du crédit et des mesures d’austérité pour relancer la croissance.

Vous n’avez pas pris le train en marche et honnêtement, vous n’y comprenez plus rien.

Voici un rapide tour d’horizon pour vous mettre à la page.

La crise financière en Europe

Les constats sont sans appel : le chômage en Europe atteint aujourd’hui près de 11% de la population active, un record. Chaque mois, s’ajoute –  au rythme actuel des pertes d’emploi –  près de 200.000 chômeurs de plus. En France, par exemple, c’est près de 1.500 personnes qui perdent leur emploi chaque jour…

Couplé à cela, il faut ajouter que nombre de pays européens ainsi que l’ensemble de l’Europe est en récession c’est-à-dire que la croissance est négative depuis au moins deux trimestres consécutifs. La Grèce est, par exemple, en récession depuis plus de 5 ans…

Origine de la crise

Il faut distinguer trois origines à cette crise financière majeure qui a débuté en 2008 :

  • La mauvaise gestion des finances publiques : en effet, les dettes souveraines des pays membres de l’Europe augmentent chaque année. Pour beaucoup de pays, cette dette publique atteint près de 100 % du PIB. Certains pays comme l’Italie et la Grèce présentent des déficits publics de plus de 120 % du PIB. L’origine de ces déficits réside dans la faiblesse des recettes publiques par rapport au coût de fonctionnement des Etats. En résumé, les pays européens dépensent trop. Ils vivent au dessus de leurs moyens.
  • Effondrement des marchés immobiliers et la mauvaise santé financière de certaines banques : la crise du crédit vient principalement des Etats-Unis mais aussi de l’Espagne. Ces deux pays ont en commun d’avoir spéculé sur l’augmentation sans limite des marchés immobiliers. Ainsi, les banques US et espagnoles ont prêté beaucoup d’argent à des emprunteurs qui n’avaient pas les moyens d’acquérir des biens immobiliers de la valeur proposée. Ces banques ont ainsi spéculé sur l’augmentation des marchés immobiliers pour compenser le risque financier en cas de défaut de paiement. Malheureusement, les marchés immobiliers se sont effondrés. Les emprunteurs n’ont plus pu rembourser leurs crédits et certaines banques ont du enregistrer des pertes financières les mettant ainsi au bord de la faillite.
  • La spéculation financière des banques : beaucoup de banques  – et pour ainsi dire toutes les banques –  ont spéculé avec la mauvaise santé financière des Etats membres du sud l’Union économique. Elles ont acheté massivement des emprunts obligataires des pays en difficultés dont les titres offraient en contrepartie des retours importants, notamment des titres de la dette grecque. Malheureusement ces banques n’ont jamais imaginé qu’un pays pourrait tomber en faillite et faire défaut. C’est pourtant ce qui est arrivé à la Grèce et pour sauver ce pays, il a fallu lui accorder des réductions gigantesques sur ses dettes publiques. En d’autres mots, les détenteurs d’emprunts obligataires grecques ont vu leurs créances être réduites de près de 70 %, ce qui a encore une fois précipité des banques, détentrices de ces titres, au bord de la faillite. C’est exactement, ce qui est arrivé à Chypre qui détenait massivement du papier grec.

Conséquences

Il y a essentiellement deux conséquences à cette situation délicate.

  • Il y a lieu de réduire les déficits publics dans les pays de l’Europe. En résumé, les pays européens devraient tenter de générer des recettes supérieures à leurs coûts, ce qui n’est pas le cas actuellement.
  • Il faut procéder au refinancement des banques en grandes difficultés financières. En effet les banques étant le moteur de l’économie, si ces banques n’ont plus de liquidités, elles ne peuvent plus prêter de l’argent à l’économie réelle et c’est alors toute la chaine de production- consommation qui est touchée. Actuellement, c’est le cas et c’est ce qui explique la situation de récession.

Austérité ou relance ?

Pour endiguer cette situation, deux politiques se font face :

  • Les politiques d’austérité qui consistent essentiellement à réduire les dépenses des états et à augmenter les recettes publiques via de nouveaux prélèvements fiscaux et par la réduction des avantages sociaux.
  • Les politiques de relance de l’activité économique qui consisteraient à favoriser les outils de production pour relancer l’activité économique, diminuer le chômage et générer des nouvelles recettes fiscales.

Quel avenir pour quel Europe ?

L’Europe est allée beaucoup trop loin dans sa politique sociale et le modèle social dont elle se targue tant tue sa compétitivité par rapport aux autres régions du monde. Dans ces conditions, la tentation pour les industriels de délocaliser leur production est grande et cela entraîne les fermetures d’usines et d’entreprise que nous connaissons.

L’Europe devra pour redevenir compétitive s’adapter sur les réalités des autres régions du monde sans quoi elle est vouée à devenir un cimetière industriel et social.

Opérer cette mutation économique, sociale et politique en Europe pourrait bien durer au moins 15 ans – notamment à cause de la puissance des syndicats et de la complexité de nos codes du travail – de quoi probablement mettre en difficulté une génération de travailleurs.

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